E Martinod, P Guiraudet, D Radu, C Planès, JF Bernaudin, N Dard, V Besnard, Y Uzunhan, P Quidu, D Marchant.
Le remplacement des voies aériennes représente la seule option thérapeutique en cas de lésions trachéobronchiques étendues en impasse thérapeutique pouvant survenir au cours de maladies pulmonaires très variées ou dans les cancers du poumon proximaux. La transplantation des voies aériennes est toujours un défi majeur après des décennies de recherche.
Depuis 1997, notre groupe a testé l'ingénierie tissulaire in vivo, en utilisant des greffons aortiques comme matrice biologique, comme solution potentielle pour résoudre le problème de la transplantation des voies respiratoires. Des études préliminaires utilisant des modèles animaux ont montré que les greffes aortiques autologues, les allogreffes aortiques fraîches et cryopréservées (CAA), pouvaient être des substituts trachéobronchiques intéressants (Martinod et al, 1999, 2000, 2001, 2003, 2005, Seguin et al, 2006, 2009, 2013; Radu et al, 2010). La régénération progressive de l'épithélium et du cartilage à l'intérieur des matrices aortiques provenant de cellules du receveur (cellules souches) a permis la restauration de nouvelles voies aériennes fonctionnelles. L'application clinique de ces résultats expérimentaux à des patients atteints de néoplasmes trachéaux ou pulmonaires étendus a été prometteuse (Martinod et al, 2011).
Sur la base de nos études précédentes, nous avons développé une nouvelle méthode de bioingénierie in vivo en utilisant une allogreffe aortique cryopréservée à -80°C (TRACHEOBRONCART STUDY, NCT01331863). L'essai clinique TRACHEOBRONCART a été mené de 2012 à 2017, et a permis d’inclure de façon prospective 20 patients et de démontrer la faisabilité et l’efficacité de notre technique (Martinod et al., JAMA 2018).